Action, Corée du Sud, Drame, Historique, Thriller

ESCAPE FROM MOGADISHU (2021) ★★★★☆


Escape from Mogadishu (2021)

 

Inspiré d’une histoire vraie, le film relate la fuite d’employés des ambassades de Corée du Nord et du Sud en Somalie durant la guerre civile qui frappa le pays dans les années 1990.

 

 

« Mogadisyu » (모가디슈), ou « Escape from Mogadishu » pour la distribution internationale, est un thriller d’action datant de 2021, co-écrit et réalisé par Ryoo Seung-wan, à qui l’on doit également « The Battleship Island » (2017). Les acteurs principaux sont Kim Yoon-seok, qu’on a pu voir dans « Dark Figure of Crime » (2018), Jo In-sung, qu’on a pu voir dans « The Great Battle » (2018), Heo Joon-ho, qu’on a pu voir dans « Forbidden Dream » (2019), Jung Man-sik, qu’on a pu voir dans « Beasts Clawing at Straws » (2020), Koo Kyo-hwan, qu’on a pu voir dans « Peninsula » (2020), et Kim So-jin, qu’on a pu voir dans « The Man Standing Next » (2020). Ce métrage est paru le 28 juillet 2021 en salles coréennes.

L’histoire proposée par « Escape from Mogadishu » (모가디슈) nous invite à suivre Han Sin-seong (Kim Yoon-seok), l’ambassadeur sud-coréen en Somalie et de Kang Dae-jin (Jo In-sung), conseillé de l’Agency for National Security Planning (ANSP), devenu depuis la National Intelligence Service (NIS). Ensemble, ils vont devoir faire face aux rebelles alors que le pays bascule dans la guerre civile. Alors que les tensions se font de plus en plus vives dans la ville de Mogadiscio, l’ennemi fraternel, les coréens du nord, demandent à se réfugier dans l’ambassade de la Corée du Sud, protégée par quelques policiers gouvernementaux. Cependant, lorsque ceux-ci fuient les lieux, les coréens des deux fratries doivent, non sans une certaine méfiance, unir leurs forces pour fuir le pays en urgence…

Le scénario concocté par Lee Gi-cheol et Ryoo Seung-wan, ce dernier endossant également la casquette de réalisateur, s’inspire donc de faits réels. Depuis la séparation des deux Corées, de nombreuses actions et tractations eurent lieu de la part des diplomates des deux pays pour être admis par les Nations unies. La présence d’émissaires des deux camps sur le contient africains pour obtenir le soutien de différents pays pour intégrer l’ONU se fit plus intense à partir de la fin des années 1980 et du début des années 1990. L’Est de l’Afrique était très sollicité et de nombreux pays d’Asie avait des émissaires dans cette région. Malheureusement, de nombreux diplomates furent les témoins du début de la guerre civile somalienne et la chute du président Siad Barre ayant entrainé par la même occasion l’effondrement de l’Etat somalien. Celui-ci ne s’est jamais rétabli et la guerre civile est toujours en cours aujourd’hui.

Le récit s’articule donc autour de la naissance des troubles dans la capitale de la Somalie, Mogadiscio. Un climat délétère où les rancœurs, les jalousies se transformèrent rapidement en règlement de comptes et en bains de sang. Le film en profite pour montrer un phénomène effrayant, les enfants-soldats, errant dans les rues, armés de kalachnikov, semant le chaos et la terreur. Dans ce tohu-bohu, les émissaires des deux Corées vont œuvrer ensemble pour fuir cette mêlée désorganisée. Les cinéastes mettent en lumière les méfiances que les différents protagonistes coréens éprouvent les uns par rapport aux autres. Le jusqu’au boutisme des pseudos conseillers qui ne sont que des agents secrets fortement idéologisés par leur camp respectif. Puis finalement, une certaine confiance orchestrée par les deux ambassadeurs en chef.

Le travail sur les personnages est très bien réalisé. On sent immédiatement les différences et surtout l’animosité profonde qui animent les coréens du sud et du nord. Les véritables solutions viendront des hauts diplomates, probablement plus aguerris pour proposer d’authentiques compromis. Le développement se fait essentiellement sur l’ambassadeur Han Sin-seong, incarné avec talents par Kim Yoon-seok. En effet, cet ambassadeur voit sa nomination comme une promotion importante et la réussite de son action comme une possibilité d’ascension. Le basculement de la Somalie dans la guerre civile signe l’anéantissement de ses projets. L’aggravation profonde de la situation et la mise en danger de sa famille et de ses collaborateurs va cependant lui faire prendre conscience de la nécessité de sauver leurs vies.

De « Escape from Mogadishu » (모가디슈), on retiendra probablement les scènes d’action dont la longue traversée de Mogadishio pour atteindre l’ambassade d’Italie, qui est particulièrement spectaculaire. Les pointes d’humour, bien que légères, se démarquent également. Plus largement, le film dépeint de manière efficace les horreurs de la guerre et les différentes émotions des personnages qui y font face. Certains pourraient même aller jusqu’à penser que le paysage exotique du Maroc, lieu du tournage, était en soi le personnage principal du métrage. Le film a la particularité de présenter le conflit intercoréen de manière originale, en le délocalisant et en le positionnant en terrain hautement hostile.

En conclusion, « Escape from Mogadishu » (모가디슈) est un très bon film d’action, disposant d’une histoire violente, d’une intrigue captivante et d’un développement percutant. Le rythme monte crescendo, le récit est fluide et la narration est linéaire. Le scénario de Lee Gi-cheol mêle harmonieusement la problématique coréenne et le basculement de la Somalie dans la guerre civile. La photographie signée Choi Young-hwan est d’un grand réalisme et les scènes d’action sont particulièrement convaincantes. La bande musicale orchestrée par Bang Jun-seok vient discrètement souligner l’atmosphère remarquable du récit. Le montage proposé par Lee Gang-hui offre un métrage d’une durée de 121 minutes assez prégnantes. La mise en scène pilotée par Ryoo Seung-wan est superbe permettant à l’ensemble de la distribution d’offrir de très bonnes prestations. Un film qui montre qu’une lutte pour s’échapper peut être plus humaine que flamboyante…


« Escape from Mogadishu » par Véronique

 

Escape from Mogadishu (2021)Très bon film politico-dramatique. Ce n’est pas le genre de film que j’affectionne mais ce film m’a vraiment tenue en haleine. La guerre civile et toutes les scènes sont vraiment très réalistes. On ressent vraiment ce que les ressortissants étrangers peuvent vivre pendant cette période dramatique. Ce qui m’a le plus touchée c’est de voir tous ces jeunes enfants armés, trop jeunes pour faire la guerre. Il y a beaucoup de scènes assez prenantes comme celle où les Nord coréens viennent chercher refuge, la course poursuite jusqu’à l’ambassade d’Italie, les scènes de massacre pendant le soulèvement du peuple.

Parmi les acteurs, nous retrouvons notre excellent Jo In-sung qui est magnifique dans « The Great Battle » (2018), « A Frozen Flower » (2008) et « A Dirty Carnival » (2006). J’ai pu aussi admirer son jeu d’acteur dans les dramas « It’s Okay, That’s Love » (2014) et « That Winter, the Wind Blows » (2013). En ce qui me concerne, c’est plus un acteur de films que de dramas.

Nous retrouvons aussi dans ce film deux grands acteurs : Heo Joon-ho [dont je me rappelle surtout dans son rôle de tueur dans « Come and Hug Me » (2018)], Man-shik Jeong [« Miracle in Cell n°7 » (2013)] et Koo Kyo-hwan vu récemment dans le drama « Deserter Pursuit » (2021) et le film « Peninsula » (2020).

Pour conclure : même si vous n’êtes pas attirés par ce genre de film, n’hésitez pas à le voir, vous ne serez pas déçus.

 

 

 

 

Retrouvez-nous sur notre groupe de discussion Facebook !

Groupe Facebook Cinéma Coréen

 

 

À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

Discussion

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

Nombres de Visites

  • 566 147 visiteurs ont fréquenté ce blog. Merci à tous !

Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Archives